Enseigner les compétences non spécifiques au basketball

L’entraîneur de jeunes est presque le mieux placé pour influencer le développement de chaque enfant, et pas uniquement son développement athlétique. L’entraîneur de jeunes enseigne :

  1. Des compétences sportives :

des exigences techniques, tactiques et physiques liées à une participation à divers niveaux. Ces compétences constituent le noyau traditionnel du sport. Il s’agit de savoir-faire précis nécessaires à la pratiques du jeu, aussi bien individuellement qu’en tant qu’équipe ;

  1. Des compétences personnelles :

capacités liées au développement de la personne dans son ensemble, susceptibles de bénéficier de la pratique sportive, et d’être améliorées sous l’effet de celle-ci. Les bénéfices ont ensuite été regroupés en résultats sociaux, cognitifs et émotionnels

  1. Des compétences de vie :

combinaison de compétences et d’expériences sportives et personnelles contribuant positivement au parcours de vie individuel. Ainsi, l’aptitude à accomplir des efforts pour pratiquer un sport et atteindre un objectif peut également être utile dans le cadre scolaire. 6

Développement physique et santé

La santé individuelle est sans doute l’un des principaux aspects de l’existence susceptibles d’être améliorés par la pratique du basketball. Celle-ci inclut notamment :

  • Le développement physique des joueurs, y compris la coordination ;
  • Des habitudes de vie saines liée à la pratique sportive, telles que la nutrition, l’hygiène et le soin de soi.

Les entraîneurs doivent néanmoins être conscients du fait qu’une participation à des exercices inadéquats peut faire courir aux athlètes des risques graves et considérables :

  • Des risques en termes de développement physique des joueurs (ainsi, une stratégie d’entraînement reposant sur la musculation pour accroître la force musculaire des joueurs serait-elle préjudiciable à ceux qui pratiquent le mini-basketball) ;
  • Des risques de blessures graves ou chroniques qui, dans certains cas, sont de nature à affecter le développement physiques à long terme des jeunes joueurs ;
  • Si l’exercice est extrêmement stressant ou décourageant, il est très probable que les joueurs ne l’apprécieront pas et que leur participation à une activité physique ne deviendra pas une « habitude » agréable ;
  • Le risque que, pour tenter d’améliorer leurs performances et d’atténuer la douleur causée par leurs blessures, les joueurs ne puissent consommer des substances dopantes, et ainsi nuire gravement à leur santé. Un tel comportement serait de nature à entraîner une accoutumance à ces produits, du fait de l’extrême vulnérabilité des individus à cet âge précoce.

Les entraîneurs doivent donc dresser leurs plans en tenant compte des athlètes avec lesquels ils travaillent. Les exercices doivent être adaptés à chaque athlète, et lorsqu’un athlète se plaint de douleurs, il doit être pris au sérieux.

Les entraîneurs ne doivent pas hésiter à informer les parents des douleurs éprouvées par un enfant lors d’un exercice donnée ; les parents peuvent alors consulter un médecin.

Il peut notamment arriver, qu’à divers stades de leur croissance, de jeunes enfants rencontrent, à l’occasion d’un exercice, des problèmes qu’ils ne connaîtraient pas dans d’autres circonstances.

Mais commençons par nous pencher sur des compétences personnelles que la participation à un sport, et notamment à un sport d’équipe comme le basketball, peuvent permettre d’acquérir. Chacune de ces compétences s’appliquera beaucoup plus largement dans la vie d’un joueur et ne sera pas limitée à la pratique du basketball.

Engagement

Les entraîneurs doivent se montrer clairs quant à l’engagement qu’ils exigent des joueurs, et tenir les athlètes pour responsable du respect des engagements pris envers l’équipe.

Un engagement requiert parfois d’un joueur qu’il renonce à certaines préférences personnelles, ou qu’il fasse certains sacrifices pour le groupe. Il exige des joueurs qu’ils ne se contentent pas de penser à eux-mêmes, mais qu’ils prennent également en compte les autres, et une dose de discipline personnelle peut être nécessaire à cet égard.

L’entraîneur doit insister sur l’importance de l’engagement que prennent les joueurs. Si un joueur ne participe pas aux entraînements, son temps de jeu peut être réduit. Même s’il existe fréquemment une bonne raison pour qu’un joueur n’assiste pas à un entraînement (une obligation familiale ou scolaire), l’entraîneur doit récompenser les joueurs qui s’engagent à assister aux entraînements et respectent leur engagement.

Il est important que l’entraîneur fasse part de ses attentes

(ainsi que des conséquences encourues lorsqu’elles ne sont pas satisfaites) en début de saison.

Un entraîneur peut décider de ne pas infliger de sanction lorsque l’absence d’un joueur à un entraînement est justifiée. L’entraîneur n’en doit pas moins disposer de règles encadrant la manière dont le joueur notifie son absence.

Les jeunes sont à un stade de leur développement personnel où leurs besoins propres revêtent souvent la priorité la plus élevée. Ils agissent souvent en fonction de ce qu’ils veulent ou éprouvent à un moment donné. Il arrive qu’ils préfèrent aller au cinéma avec des copains plutôt que d’assister à un entraînement d’équipe. En énonçant clairement l’engagement attendu et en exigeant des joueurs qu’ils s’y conforment, l’entraîneur aidera les joueurs à développer cette compétence importante.

Persévérance

Les jeunes sont souvent mus par des désirs à court terme. Lorsqu’ils aiment quelque chose, et que cette chose s’avère inconfortable pour eux, ils tendent à abandonner, et lorsqu’ils sont confrontés à une activité qui leur paraît trop complexe ou qui requiert un effort continu, ils tendent fréquemment à l’éviter.

Cette description des adolescents est peut-être plus vraie aujourd’hui que lorsque la version initiale de ce manuel a été rédigée, il y a 20 ans. La génération moderne a grandi dans l’ère de l’informatique caractérisée par une communication instantanée et un rythme de vie plus rapide que jamais.

L’acquisition de compétence prend du temps. Qu’il s’agisse d’une compétence individuelle ou d’équipe, les joueurs échoueront (et il est bon qu’ils échouent) à plusieurs reprises en tentant d’acquérir la confiance et la capacité requise pour l’exécuter. La persévérance est particulièrement importante lorsque les joueurs traversent une période difficile : par exemple, lorsqu’ils commettent des erreurs, jouent mal ou tentent quelque chose que nouveau sans obtenir les résultats recherchés.

Les entraîneurs doivent insuffler aux joueurs la confiance requise pour persévérer en identifiant leurs progrès, sans se contenter de louer leurs succès ou de les blâmer lorsqu’ils ne parviennent pas au résultat souhaité.

Chaque joueur progresse à son propre rythme. Certains maîtrisent des compétences plus vite que d’autres et ces derniers peuvent se décourager s’ils ne progressent pas aussi rapidement que leurs coéquipiers.

L’entraîneur doit être très attentifs à ne pas comparer les progrès d’un joueurs à ceux d’un autre (p. ex., « Martine y arrive sans problème, pourquoi pas toi ? »).

Nous sommes tous responsables des actions du groupe. Lorsque les choses vont mal, ou si nous perdons la partie, nous ne faisons de reproches à personne. Nous en assumons la responsabilité et nous nous efforçons de veiller à ce que cela ne se reproduise pas.

Responsabilité

La capacité à assumer ses responsabilités dans le groupe constitue également une compétence importante que doivent acquérir les joueurs.

Dans un sport d’équipe, les joueurs sont régulièrement confrontés à des situations dans lesquelles ils doivent assumer une responsabilité au sein du groupe. Ainsi, un joueur doit-il assurer une défense individuelle contre un opposant, et doit-il, pour y réussir, en assumer personnellement la responsabilité. Toute l’équipe dépend de lui.

La structure défensive d’une équipe est basée sur le fait que chaque joueur assume la responsabilité de la mission qui est la sienne au sein de celle-ci. Si une équipe trappe le porteur de balle mais qu’un seul défenseur se positionne pour cela, la manœuvre échoue.

Il est très important que les jeunes apprennent à prendre des responsabilités personnelles au profit du groupe. Il est également important qu’ils apprennent à placer leurs coéquipiers devant leurs propres responsabilités, par exemple, en expliquant à ceux qui se présentent systématiquement en retard aux entraînements que leurs coéquipiers n’apprécient pas leur comportement.

Les erreurs sont inéluctables (un défenseur sera, par exemple, vaincu par un joueur offensif). Chaque joueur doit en accepter la responsabilité et reconnaître sa défaite (au lieu de tenter d’en imputer la cause à d’autres facteurs).

Il n’est toutefois pas bon que les joueurs s’attardent trop sur les erreurs qu’ils ont pu commettre.

L’entraîneur doit également veiller à ce que les joueurs ne se montrent pas négatifs dans leurs rapports les uns avec les autres. Il ne convient, par exemple, pas qu’un joueur impute une défaite à un coéquipier qui a raté un tir ou a perdu la balle. Dans un tel cas de figure, les membres de l’équipe doivent (sous l’égide de l’entraîneur) témoigner leur soutien à l’intéressé.

Les joueurs apprendront plus facilement à assumer leurs responsabilités si l’entraîneur éviter de mettre l’accent sur le résultat final d’un match et se concentre, au contraire, sur ce qu’il convient de faire, c’est-à-dire, sur le processus proprement dit.

Ainsi, ne dites pas : « vous devez absolument mettre ce panier ou nous avons perdu ». Donnez plutôt aux joueurs des instructions sur leur positionnement et la tactique à employer pour aboutir au tir réussi que vous voulez leur voir accomplir.

Dans cet exemple, le fait qu’un panier soit marqué ou non, et que le match soit remporté ou perdu, est affaire de responsabilité de l’équipe. Comme nous le rappelle Mike Krzyzewski, entraîneur de l’université Duke et de l’équipe nationale des États-Unis :

Il faut que les joueurs comprennent l’importance de leur propre contribution à l’équipe.

Il est extrêmement important de renforcer les comportements individuels constituant des contributions significatives pour le groupe mais qui ne se traduisent pas nécessairement et directement par la possession de balle, un panier, etc.

Par exemple : un entraîneur peut insister sur l’importance de « l’écran de retard » lors des tentatives pour prendre possession de la balle au rebond afin que l’équipe en ait le contrôle. Il s’agit d’une responsabilité personnelle (chaque joueur est responsable de verrouiller un rebond contre un adversaire) qui aura un résultat positif pour l’ensemble de l’équipe (le contrôle de la balle).

La tâche de certains joueurs consistera à faire un écran de retard à l’adversaire qui lui est assigné pour permettre à l’un de leurs coéquipiers de récupérer la balle. Les statistiques officielles créditent le rebondeur, mais l’entraîneur doit également veiller à ce que les autres joueurs aient part au succès.

En saluant l’effort des joueurs qui ont verrouillé leurs adversaires au rebond avec succès, l’entraîneur encourage tous ses joueurs à assumer leurs responsabilités individuelles au profit du groupe.

Plus importantes encore peut-être sont les modalités de contribution de ces pratiques à l’acceptation de la responsabilité individuelle, tant au niveau de la personnalité des joueurs que de l’équipe.

Si l’entraîneur se contente d’applaudir le joueur qui a intercepté le rebond, les joueurs cesseront de verrouiller au rebond et mettront en priorité  la récupération de la balle. En dernier ressort, la performance de l’équipe en pâtira.

Nous sommes tous responsables des actions du groupe. Lorsque les choses vont mal, ou si nous perdons la partie, nous ne faisons de reproches à personne. Nous en assumons la responsabilité et nous nous efforçons de veiller à ce que cela ne se reproduise pas.

Travail en équipe

Le travail en équipe exige des joueurs qu’ils assument leurs responsabilités personnelles ; le travail en équipe constitue toutefois une compétence distincte, qui s’acquiert.

Prenons, par exemple, une activité opposant 2 binômes pour laquelle les attaquants, sans pouvoir dribbler et en se limitant à échanger des passes, doivent acheminer la balle d’une ligne de fond à une autre. À cette fin, ils doivent collaborer les uns avec les autres.

Cet exercice enseigne l’importance de la collaboration et du travail en équipe. Un joueur ne peut l’emporter sans l’autre. Le but du « travail en équipe » est de comprendre la valeur du travail en groupe pour atteindre un résultat commun.

Un joueur n’apprendra toutefois pas à collaborer simplement parce qu’il pratique le basketball. Un joueur qui tente de surclasser seul un adversaire (et pourrait y parvenir) mais choisi, à la place, de faire une passe à un coéquipier démarqué constitue un exemple d’un tel esprit de collaboration.

Les entraîneurs doivent souligner l’importance d’une collaboration et organiser l’entraînement de telle manière qu’ils encouragent les joueurs à coopérer.

Il est important que l’entraîneur ne se contente pas de saluer ou de récompenser le résultat en termes de nombre de points mais qu’il insiste sur les règles du jeu d’équipe.

Un autre aspect du travail en équipe qui mérite d’être souligné est qu’il n’est pas nécessaire que des joueurs d’une même équipe soient de proche amis. Ils doivent partager un objectif commun (vers lequel peut les conduire l’entraîneur), et les joueurs doivent vouloir travailler à l’atteindre en collaboration avec d’autres, même s’ils ne les considèrent pas comme des amis.

Accepter les règles et les suivre

Il est évident que, pour pratiquer le basketball (comme tout autre sport), il est nécessaire de connaître et de respecter les règles du jeu. La plupart des joueurs le comprennent mais un entraîneur ne doit jamais présumer que les joueurs connaissent les règles, et il doit prendre le temps de les leur expliquer.

Il est également important que les joueurs (comme les entraîneurs) apprennent à accepter les modalités d’interprétation et d’application des règles. Les arbitres ne cherchent pas délibérément à commettre des erreurs mais il arrive que des erreurs soient commises.

Un arbitre peut appliquer une règle de manière erronée (p. ex., sanctionner un écran alors qu’il y a eu « passage en force »), ou mal la comprendre. Indépendamment de la manière dont survient une erreur, respecter les règles suppose d’accepter que des erreurs de cette nature se produiront.

L’entraîneur peut demander une explication à l’arbitre, mais une fois que celle-ci lui a été communiquées (et même si l’entraîneur n’est pas d’accord), il doit passer à la suite et veiller à ce que ses joueurs se concentrent sur la phase de jeu suivante.

Pour apporter leur contribution à une équipe, les joueurs doivent également respecter les règles de l’équipe, en particulier en matière de tenue hors terrain, d’entrainement et, parfois même, de comportement général (p. ex., ne pas sortir tard la veille d’un match).

Ainsi, en jouant au sein d’une équipe, les jeunes peuvent apprendre à ne pas faire exactement ce qu’ils veulent et à respecter des règles facilitant la vie avec les autres, ainsi que la réalisation d’objectifs.

Respect d’autrui

Pour pouvoir fonctionner en équipe, les joueurs doivent apprendre à respecter les différences individuelles existant au sein de l’équipe. Les joueurs doivent accepter des coéquipiers qui, dans certains cas, peuvent appartenir à des groupes sociaux, religieux, ethniques, nationaux, urbains, etc. différents, qui peuvent avoir des idées et des coutumes différentes.

Un élément clé du respect des coéquipiers consiste à ne pas faire quoi que ce soit qui soit de nature à avoir sur eux une incidence négative.

Chaque joueur aura par exemple une routine personnelle avant un match. Il est possible qu’un joueur aime écouter de la musique, un autre prier, que certains joueurs soient nerveux et qu’ils parlent beaucoup alors que d’autres veulent rester assis tranquillement.

En adoptant le comportement qui lui convient le mieux, chaque joueur doit veiller à ce que sa routine n’ait pas d’incidence sur les autres. Ainsi, le joueur qui écoute de la musique doit utiliser des écouteurs pour ne pas déranger les autres.

Les joueurs devront également respecter les différences en termes de pratique sportives, parce que certains jouent mieux que d’autres, certains maîtrisent mieux ou plus rapidement certaines compétences, d’autres ont plus de minutes de jeu, etc.

Les entraîneurs doivent, par leur propre comportement, encourager une culture empreinte de respect réciproque et de solidarité entre joueurs. L’entraîneur doit être pour eux un modèle ; il doit respecter tous les joueurs quelles que soient leurs différences.

Ce que l’entraîneur accepte des joueurs définira la culture de l’équipe, et celle-ci peut être soit positive soit négative. L’entraîneur doit mettre l’accent sur des normes de comportement promouvant la solidarité et le respect, et ne doit pas accepter la mise en avant de valeurs contraires.

Il peut, par exemple, arriver que des joueurs taquinent un coéquipier moins doué et qui tend à laisser échapper la balle. Ces plaisanteries qui ne sont pas destinées à blesser peuvent néanmoins avoir un effet négatif sur l’estime de soi et la performance du joueur.

L’acceptation d’un tel comportement par l’entraîneur peut non seulement affecter le joueur qui en est la cible, mais encore toute l’équipe pourra en pâtir parce qu’il indique que le manque de respect à l’égard d’un coéquipier est acceptable.

Si l’entraîneur ne dit rien, il accepte ce comportement. Il n’est pas nécessaire pour cela que l’entraîneur se joigne à la plaisanterie ; il suffit qu’il omette d’y mettre fin. Ce faisant, en valide de facto ce comportement, ce qui peut encourager une culture de manque de respect.

Les entraîneurs doivent également éviter d’user de sarcasme dans les commentaires qu’ils adressent aux joueurs. Leurs remarques peuvent, en effet, être mal comprises ou reçues par les joueurs. D’autres joueurs peuvent également être incités à agir de la même manière.

Dans la situation décrite précédemment, l’entraîneur doit mettre un terme à ces commentaires et indiquer clairement qu’ils ne seront pas tolérés. L’entraîneur doit également récompenser les joueurs qui contribuent à intégrer dans le groupe ceux qui sont « différents ».

Le basketball est un sport compétitif. Ce qui signifie que les équipes « s’affrontent » et cherchent à atteindre le même objectif. Il est évident qu’une seule équipe peut l’atteindre (remporter le match). Les entraîneurs doivent souligner que « l’esprit sportif » est la priorité et que celle-ci requiert le respect des adversaires et des arbitres.

L’entraîneur doit insister pour que les joueurs se montrent polis envers leurs adversaires : ils doivent s’abstenir de les insulter, les aider à se relever si ils tombent, leur parler à la fin de la partie et les féliciter lorsqu’ils gagnent, etc.

Un entraîneur travaillant avec de jeunes joueurs ne doit en aucun cas tenter de les motiver en les dressant contre leurs adversaires ; par exemple, en formulant des commentaires, tels que : « ils ont dit que vous étiez un ramassis de... », « la dernière fois, ils ont gagné en jouant de manière déloyale », « ils ont dit que tu es un idiot », etc.

Ce type de stratégie est contraire à l’éthique et va à l’encontre des efforts de développement de valeurs essentielles telles que le respect de l’adversaire.

L’entraîneur doit constituer un exemple positif. Il ne doit pas insulter, ridiculiser ni dévaloriser une équipe adverse. Il doit, au lieu de cela, faire preuve envers les équipes rivales, du plus grand respect.

Par exemple : s’il entraîne l’équipe qui va clairement gagner le match, l’entraîneur ne doit pas demander un temps mort à la dernière minute. Un tel comportement constitue un manque de respect dans la mesure où il n’y a rien à dire.

Un entraîneur peut être tenté de demander un temps mort pour remplacer un joueur. Si tel est le cas, il doit immédiatement renvoyer l’équipe sur le terrain, en indiquant clairement la raison du temps mort.

Les entraîneurs doivent toujours serrer la main de l’entraîneur de l’équipe adverse et s’abstenir de commentaires à l’égard d’autres joueurs qui ne sont pas pertinents pour le jeu.

Les entraîneurs ne doivent jamais laisser les joueurs ni, dans la mesure où ils les contrôlent, les spectateurs, applaudir les erreurs de l’adversaire.

Dans cette perspective, l’entraîneur doit toujours faire preuve de respect envers les arbitres, et encourager ainsi ses joueurs à être respectueux envers ceux-ci.

Il s’agit sans doute du domaine dans lequel les entraîneurs ont le plus de choses à se reprocher. Il n’est pas rare de voir des entraîneurs insulter, dévaloriser et ridiculiser des arbitres, et imputer aux arbitres, devant de jeunes joueurs, la défaite de leur équipe. Cet exemple, comme celui, similaire, souvent donné par les parents, rend difficile l’apprentissage par les enfants et les adolescents du respect de la figure de l’arbitre.

Les entraîneurs et joueurs, en particulier au niveau junior, doivent admettre que les arbitres commettent des erreurs. Eux aussi apprennent et acquièrent des compétences, comme les joueurs, mais même le plus expérimenté des arbitres se trompe parfois comme les joueurs et les entraîneurs. Les entraîneurs et les joueurs qui blâment les arbitres n’assument pas la responsabilité de leurs propres actions ni des performances de l’équipe.

Un arbitre pourra par exemple estimer à tort qu’à l’occasion d’un tir effectué à la fin du match, la balle n’a pas quitté la main avant la fin du temps réglementaire de la rencontre, et il pourra en résulter une défaite de l’équipe (qui aurait gagné si le panier avait compté).

Cela ne veut pourtant pas dire que l’arbitre ait été cause de la défaite de l’équipe. Tout au long du match, celle-ci a commis des erreurs et manqué d’autres paniers, et si tel n’avait pas été le cas, les joueurs n’auraient pas été dans une situation dans laquelle ils devaient impérativement marquer le dernier panier.

La responsabilité du résultat du match incombe aux joueurs et aux entraîneurs, et non aux arbitres.

Apprendre à rivaliser avec les autres

Nombreuses sont les situations, dans la vie courante, où nous devons rivaliser avec autrui, et nous devons être prêts à y faire face. Les compétitions de basketball sont une excellente occasion d’apprendre à rivaliser d’une manière à la fois saine et efficace, en adoptant une méthode de travail qui peut être importante pour les jeunes joueurs, tant d’un point de vue sportif que dans la vie courante, et qui peut les aider, immédiatement et à l’avenir.

Toutes les valeurs décrites précédemment aident les jeunes joueurs à apprendre à rivaliser avec les autres. Il est également important qu’ils apprennent à accepter de la même manière victoire comme défaite, triomphe après échec, bonne et mauvaise performance, succès et faute.

Il est donc essentiel pour les équipes de jeunes joueurs qu’ils fassent face, au cours de la saison, à des expériences différentes : victoire, défaite, beau jeu, maladresses, etc., et qu’ils tirent les leçons de ces expériences.

D’évidence, les joueurs sont, en général, plus heureux lorsqu’ils gagnent que lorsqu’ils perdent. Une équipe peut toutefois bien jouer et perdre, mais également mal jouer et gagner. Un entraîneur ne doit attacher une attention particulière à la victoire ou à la défaite. L’entraîneur doit féliciter les joueurs de leur effort et revenir sur la manière dont leur jeu les a conduits au succès, sans s’attarder sur la victoire ou la défaite.

Lorsqu’une équipe perd, les joueurs ont naturellement le sentiment d’avoir échoué. Et, de fait, ils ne sont pas parvenus à atteindre leur objectif, qui était de gagner, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils aient perdu. Une partie de l’apprentissage de la compétition consiste à comprendre qu’il y a toujours un perdant comme il doit y avoir un gagnant.

En réfléchissant à une défaite, l’entraîneur doit limiter ses commentaires aux comportements liés uniquement au jeu.

L’entraîneur peut ainsi dire : « nous n’avons pas bien posé nos écrans de retard parce que nous n’avons pas avancé sur l’adversaire ». Il ne doit absolument pas dire : « vous êtes sans espoir. Vous n’êtes même pas capable de faire quelque chose d’aussi simple que des écrans de retard. » Ce second commentaire revient à formuler un commentaire plus large et non limité au match.

Il est également important que les entraîneurs (de même que les parents) adoptent une approche à long terme du développement des joueurs.

Il est important que les joueurs apprennent à rivaliser avec les autres à partir de 13 à 14 ans.  Avant cet âge, l’accent doit être mis initialement sur :

• Amener les jeunes joueurs à apprécier d’être physiquement actif tout en développant les compétences de base en matière de mouvement ;

• le PLAISIR de jouer, en commençant par apprendre les compétences requises pour le jeu (p. ex., les passes, la réception de la balle, etc.) ;

• l’apprentissage de la manière de s’entraîner et de comment devenir membre d’une équipe.

Le fait de mettre excessivement l’accent sur la compétition à un âge trop précoce peut être préjudiciable tant pour le plaisir que les joueurs peuvent retirer d’une participation (qui réduit les chances qu’ils continuent à participer) qu’en termes de développement de compétences (car ils deviendront moins enclins à explorer pleinement les modalités de mise en œuvre de compétences).

Il ne s’agit pas ici de prétendre que la victoire est négligeable, mais simplement de souligner qu’il existe des besoins importants auxquels doit être donné la priorité en fonction de l’âge des enfants.

Les jeunes joueurs aiment jouer, indépendamment du fait qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, et il est important que les entraîneurs communiquent à leurs joueurs et à l’équipe un feedback positif quant aux progrès réalisés ; il s’agit là d’une mesure de réussite plus pertinente pour les jeunes joueurs.

de jeunes joueurs.