Par exemple, dans toute équipe junior, on rencontrera un large éventail de compétences et de capacités athlétiques entre les joueurs, ainsi que des différences dans leur compréhension des tactiques de match.

Le rôle de l’entraîneur est d’aider chacun des joueurs à progresser et d’aider l’équipe à s’améliorer. Pour cela, l’entraîneur doit être capable de préparer et d’animer des exercices qui permettent la participation de tous les joueurs et qui les défient suffisamment afin qu’ils progressent.

Différences de niveau de compétence et de compréhension

Quelle que soit l’exercice proposé, certains athlètes seront plus à l’aise que d’autres pour l’exécuter. En général, deux aspects conditionnent la difficulté d’un exercice pour un joueur :

  • Le niveau de compétence – capacité du joueur à mettre en œuvre ou non les compétences requises par l’exercice ;
  • La compréhension – le joueur comprend ou non la structure de l’exercice (p. ex., une séquence de mouvements). Ou le joueur comprend ou non les principes de jeu à respecter (p. ex., les principes du 2 contre 1 au niveau de la ligne de passe et de la ligne de dribble).

De la même manière, les joueurs qui trouvent qu’un exercice est facile peuvent perdre leur motivation, surtout si l’entraîneur doit interrompre l’exercice fréquemment pour corriger les joueurs qui trouvent qu’il est difficile.

L’entraîneur doit être en mesure d’intéresser les deux types de joueurs. 

Intéresser des athlètes qui trouvent l’exercice facile

Confiez-leur le rôle d’entraîneur

Au lieu d’interrompre un exercice et d’apporter les corrections nécessaires, l’entraîneur peut très bien demander aux joueurs qui ont une meilleure compréhension de la structure ou des stratégies d’équipe de se charger de ces corrections. Cela encourage les joueurs à se parler entre eux et à trouver leurs propres solutions.

Dans ce cas, la structure de l’exercice peut changer légèrement, mais avant d’intervenir, l’entraîneur doit déterminer si les points d’apprentissage sont communiqués correctement. Si c’est le cas, l’entraîneur ne devrait pas interrompre l’exercice. En outre, l’entraîneur peut donner à l’exercice (et à sa nouvelle structure) un nom tel que Exercice de John pour rappeler le rôle du joueur dans la création du nouvel exercice.

Modifier l’exercice

L’entraîneur peut modifier un exercice de telle sorte qu’il soit plus difficile pour les joueurs les plus expérimentés, par exemple :

  • Augmenter la complexité – un joueur expérimenté doit utiliser la main non dominante tandis que le joueur moins expérimenté utilise la main dominante, ou un joueur expérimenté est autorisés à dribbler moins souvent que le joueur moins expérimenté ;
  • Modifier les règles – par exemple, interdire aux joueurs expérimentés d’arracher la balle des mains des joueurs moins expérimentés. À la place, établir que les changements de possession sont limités aux interceptions de passe ;
  • Forcer le jeu en équipe – un joueur expérimenté n’est pas autorisé à tirer après un dribble ; il peut tirer seulement s’il se trouve dans la raquette et qu’il reçoit une passe ou seulement sur un rebond.

Modifier le système d’attribution de points de l’équipe

Dans les exercices dont l’objet est de marquer des paniers, les athlètes expérimentés finiront toujours devant les joueurs moins expérimentés. En modifiant le système d’attribution de points de l’équipe, l’entraîneur peut augmenter l’engagement de tous les joueurs. Par exemple, attribuer un point pour une passe à un coéquipier qui est en position favorable de tir (sans tenir compte de la réussite ou de l’échec du tir) permet d’améliorer la circulation de la balle.

Intéresser des athlètes qui trouvent l’exercice difficile

Partenaires

De nombreux exercices effectués lors des entraînements sont de nature répétitive et si un joueur a du mal à comprendre la structure d’un exercice, n’hésitez pas à l’associer à un joueur qui est plus à l’aise et à l’inviter à suivre l’exécution de l’exercice par ce joueur.

Indulgence par rapport aux règles

Un des éléments les plus importants pour le développement des compétences est l’opportunité de les mettre en pratique. En permettant à un athlète moins expérimenté de poursuivre son effort malgré une faute de marché ou de reprise de dribble, vous allez augmenter son temps de possession de la balle et son temps de jeu, en particulier face à la défense adverse.

Par la suite, ils devront bien entendu être capables d’exécuter les compétences en situation de match. L’entraîneur doit donc également apporter des corrections à l’exécution du dribble (souvent dans le cadre d’autres exercices, et non dans le cadre d’exercice en situation de match). Sinon, l’entraîneur peut également signaler le marché (afin que le joueur soit conscient de son erreur) mais lui redonner quand même la balle afin qu’il ait une autre opportunité de pratiquer la compétence.

Points d’apprentissage

Face à un joueur moins expérimenté, l’entraîneur devra souvent présenter des points d’apprentissage plus détaillés concernant l’exécution d’une compétence. L’entraîneur peut même demander au joueur de quitter l’exercice pendant un instant pour pratiquer la compétence requise, puis le réintégrer dans l’exercice.

Maximiser le transfert de compétences

Dans le cadre de la structuration des séances, l’entraîneur doit donner aux joueurs la possibilité de pratiquer la compétence requise juste avant de l’intégrer dans un exercice en situation de match. Ce système peut aider au transfert de compétences d’un exercice à l’autre.

Apporter des modifications pendant l’entraînement

Il est conseillé aux entraîneurs de préparer des plans d’entraînement avec des variations qui permettront d’intéresser tous les athlètes. Cependant, il arrive parfois qu’il élabore un exercice qu’il est évident que les joueurs éprouvent des difficultés à exécuter. l’entraîneur devra alors modifier celui-ci pendant la séance d’entraînement.

À cette fin, l’entraîneur doit tout d’abord prendre en considération les points d’apprentissage liés à cet exercice, car quels que soient les changements apportés, les points d’apprentissage doivent être communiqués.

Le modèle lié aux modifications, mentionné plus haut, peut aussi aider l’entraîneur à apporter des changements pendant une séance d’entraînement :

C

Style d’entraînement : posez des questions à certains joueurs ou à l’équipe pour définir les défis applicables à certains aspects d’un match. « À quel moment devez-vous vous déplacer pour recevoir une passe ? ».

H

Comment marquer/gagner : modifiez les opportunités de marquer. Par exemple, un ou plusieurs points sont marqués chaque fois qu’un joueur réussit une passe dans une zone donnée au lieu de tirer au panier. Modifiez la taille et/ou la distance d’une cible.

A

Zone de jeu : augmentez ou diminuez la difficulté de l’exercice en modifiant la forme ou la taille de la zone de jeu.

N

Règles du jeu : modifier les règles de l’exercice. Limitez le nombre de dribbles afin d’inciter les joueurs à faire plus de passes. Interdisez les tirs de l’extérieur de la raquette à moins que la balle soit passée ou dribblée dans la raquette avant de tirer.

G

Règles du jeu : modifier les règles de l’exercice. Limitez le nombre de dribbles afin d’inciter les joueurs à faire plus de passes. Interdisez les tirs de l’extérieur de la raquette à moins que la balle soit passée ou dribblée dans la raquette avant de tirer.

E

Équipement : faites varier la taille et le type d’équipement. Demandez aux joueurs de dribbler avec deux balles à la fois.

I

Participation : demandez aux joueurs de modifier des exercices.

T

Temps : réduisez ou augmentez le temps accordé pour exécuter des actions.

Surtout chez les jeunes joueurs, il existe toujours d’importantes disparités entre les aptitudes des joueurs d’une même équipe. Cet éventail d’aptitudes n’est aucunement lié aux éventuels handicaps de certains joueurs.

Un joueur d’une équipe est incapable d’attraper la balle. Cela pourrait être dû au fait :

  • qu’il souffre d’un handicap (p. ex., une infirmité motrice cérébrale qui affecte sa coordination) ;
  • qu’il n’a jamais eu l’expérience de passer et d’attraper une balle ;
  • qu’il a eu une mauvaise expérience (p. ex., se blesser au doigt) en essayant auparavant d’attraper une balle.

Quelle que soit la raison, l’entraîneur doit être en mesure d’aider le joueur à développer cette compétence.