Ce phénomène, que l’on observe aussi couramment dans d’autres sports (football, hockey, etc.), s’explique par plusieurs raisons :

  • L’attaquant porteur de la balle a souvent le regard baissé (il regarde ce qu’il fait étant donné qu’il n’est pas encore très sûr de lui), et il manque ainsi parfois des opportunités de passer à un coéquipier démarqué ;
  • Lorsqu’un jeune attaquant ne reçoit pas la balle, bien souvent il s’immobilise et attend, ou bien il se déplace vers la balle ;
  • La force physique limitée des jeunes joueurs ne leur permet généralement pas de faire une passe à plus de quelques mètres avec précision, et par conséquent leurs coéquipiers doivent se rapprocher d’eux pour recevoir la balle ;
  • Les jeunes joueurs ne comprennent pas à quel point il est important qu’ils « se positionnent là où la balle sera ensuite, et non là où elle est maintenant »1 , et par conséquent ils ne font que suivre la balle sur le terrain en espérant une passe ;

Pour les raisons ci-dessus, et étant donné que les jeunes joueurs ont tendance à dribbler avant de faire une passe, dans la plupart des cas de possession de la balle, peu de joueurs la touchent en réalité. Ceci explique pourquoi les défenseurs cherchent souvent prioritairement à récupérer la balle puisqu’il s’agit de la façon la plus simple d’en reprendre possession en attaque.

Typiquement, une attaque menée par de jeunes joueurs signifie que les attaquants vont vers la balle (et restent dans cette zone-là). Ils auront tendance à s’en rapprocher de très près car la plupart de leurs coéquipiers ont du mal à faire des passes à plus de quelques mètres.

En parallèle, les défenseurs cherchent souvent à se saisir de la balle, ce qui renforce encore la taille de la « grappe » de joueurs autour de la balle.

Par conséquent, la première étape, pour tout entraîneur, consiste à s’assurer que chacun des défenseurs a bien compris comment défendre contre un joueur donné, que celui-ci soit ou non le porteur de la balle.

L’espace de jeu sera souvent très encombré de joueurs étant donné que les attaquants se rapprochent de la balle.

Les règles de base suivantes aideront les défenseurs à comprendre quelle est leur responsabilité en défense :

  • Vous devez défendre contre le même joueur en permanence (pas de « permutation ») ;
  • Vous devez être plus près de la balle que le joueur contre lequel vous défendez ; et
  • Vous devez rester à 3 ou 4 pas maximum du joueur contre lequel vous défendez.

Voici un exercice qui aidera les défenseurs à développer leur capacité à toujours défendre contre « le même joueur », et qui aidera également les attaquants à développer leurs passes et leurs déplacements.

L’entraîneur commence par délimiter plusieurs zones dans lesquelles les joueurs peuvent recevoir la balle. Pour délimiter chaque zone, il peut utiliser des cônes et des anneaux, ou tracer des lignes au sol. Les règles de cette activité sont simples :

  • L’équipe attaquante marque un point chaque fois que la balle est passée à un coéquipier dans l’une des zones désignées ;
  • Un joueur ne peut pas renvoyer la balle au joueur qui la lui a passée ;
  • Un joueur ne peut pas rester dans une zone désignée plus de 3 secondes d’affilée ;
  • La défense n’a pas le droit de prendre la balle des mains d’un joueur, mais elle peut intercepter une passe ;
  • Un joueur peut passer la balle à l’entraîneur à tout moment, et il est interdit d’intercepter une telle passe ;
  • Cette activité se termine soit au bout d’une durée fixée à l’avance, soit lorsqu’un score donné est atteint par l’une des équipes.

Au fur et à mesure que les attaquants cherchent à se créer des espaces, les défenseurs se concentrent moins sur la balle et davantage sur le marquage d’un joueur donné. À ce stade, les défenseurs ne sont pas responsables « d’aider » les attaquants et, par conséquent, si un attaquant peut battre son adversaire, il devrait avoir suffisamment de champ pour se démarquer et faire un lay-up !

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Wayne Gretzky, l’un des plus grands joueurs au monde de hockey sur glace, a fameusement imputé sa réussite au fait qu’il cherchait toujours à « se positionner là où le palet sera ensuite, et non là où il est maintenant ».