De nombreux facteurs auront une incidence sur le style de l’entraîneur. Certains sont intrinsèques et liés à la personnalité de l’entraîneur, alors que d’autres sont extrinsèques (pa. ex., les enseignants ou entraîneurs qui l’ont formé).

L’essentiel est que le style de l’entraîneur soit authentique, et qu’il ne se contente pas d’adopter les pratiques d’autres entraîneurs ou de les « rejouer ».

Styles d’entraînement

L’entraîneur comme l’athlète est avant tout une personne. Et si, dans des situations différentes, les entraîneurs adopteront des approches différentes, il est probable qu’ils auront un style propre caractérisant leur personnalité.

Nombreuses sont les descriptions des divers styles d’entraînement : en lui-même, aucun d’eux n’est bon ou mauvais, ils sont simplement différents. Chaque style a ses avantages et ses désavantages, et il est important que les entraîneurs les connaissent.

Style d’entraînement

Avantages

Inconvénients

L’entraîneur autoritaire

  • Attaché à une discipline forte et intransigeante
  • Exige en permanence de chacun un effort maximum
  • Faible contribution des joueurs
  • Bien organisé
  • Bon esprit d’équipe en cas de victoire
  • Attentes et objectifs clairs, et bonne compréhension  « de la vue d’ensemble »
  • Discordes lorsque l’équipe perd
  • Peut être craint ou mal-aimé
  • Les athlètes peuvent avoir l’impression d’être "infantilisés"

Entraîneur efficace

  • Soucieux d’une approche logique et bien planifiée
  • Maîtrise les tendances les plus récente du sport
  • Sollicite les contributions des joueurs mais prend les décisions finales
  • Définit des indicateurs clés de performance
  • Examine et évalue la performance : prêt à changer
  • Pose des questions aux joueurs et leur demande leur avis
  • Peut fixer des objectifs trop élevés pour certains membres de l’équipe
  • Peut paraître distant ou semble se tenir à l’écart

L’ENTRAÎNEUR « GENTIL »

  • Apprécié
  • Réfléchi et avenant
  • Implique les joueurs dans la prise des décisions de l’équipe
  • S’entend bien avec les joueurs, en particulier ceux qui ont le même tempérament que lui
  • Les joueurs adhèrent au plan de l’équipe
  • Les joueurs peuvent abuser de la nature coopérative de l’entraîneur
  • Difficulté à prendre des décisions impopulaires auprès des joueurs

L’entraîneur intense

  • Insistance marquée sur la victoire
  • Motivé et centré sur les résultats à obtenir
  • Plan de jeu ciblé
  • Fixe des objectifs ambitieux
  • Anxieux qui transmet fréquemment son anxiété aux joueurs
  • A souvent des objectifs centrés sur les résultats, mais ne détaille pas suffisamment le « processus »

L’entraîneur cool

  • Très décontracté
  • Peut donner l’impression de ne pas prendre le sport au sérieux
  • Apprécié
  • Autonomise les joueurs
 

  • Peut ne pas se préparer suffisamment pour les entraînements/matchs
  • Les équipes peuvent ne pas être prêtes à faire face à des conditions adverses

Les entraîneurs sont souvent dépeints au cinéma ou à la télévision, et dans les médias, comme des personnes autoritaires qui vocifèrent des instructions, infligent des sanctions et prennent des décisions dans l’isolement.

Ce style d’entraînement peut également être observé chaque week-end, avec des entraîneurs marchant le long des lignes latérales, hurlant des instructions à leurs équipes, qui adoptent bien souvent ce comportement parce qu’ils pensent qu’un entraîneur se conduit ainsi.

Il n’est pas rare que les entraîneurs se fourvoient en adoptant le style d’un autre entraîneur ou d’un mentor au lieu d’être eux-mêmes. Le style d’un entraîneur doit non seulement refléter sa personnalité mais également tenir compte des athlètes qu’il a pour mission de former.

Prenons, par exemple, le cas d’un entraîneur autoritaire renommé pour sa sévérité. S’il entraîne des athlètes plus âgés, il peut se faire respecter en élevant la voix et en sortant rapidement ses joueurs lorsqu’ils ne se conforment pas à une règle de l’équipe. Cependant, dans le cas de joueurs plus jeunes, il s’exprimera d’une voix plus posée et utilisera un temps mort pour rappeler les règles de l’équipe plutôt que de les confiner au banc de touche.

Quel entraîneur êtes-vous ?

Le style d’entraînement est étroitement lié à la personnalité de l’entraîneur, et il est bien souvent plus exact de dire qu’un entraîneur découvre, plutôt qu’il choisit, son style naturel d’entraînement. En plus de sa personnalité, le style de prédilection d’un entraîneur sera également influencé par les entraîneurs ou enseignants qui l’ont formé, ou avec lesquels il a travaillé, ainsi qu’avec les athlètes qu’il a encadrés.

Il n’est pas rare que le style d’un entraîneur évolue au fur et à mesure qu’il acquiert de l’expérience dans son rôle, encore qu’il lui appartienne souvent d’être à même d’employer des styles différents dans des situations différentes plutôt que de modifier son style « naturel ».

Aucun style d’entraînement n’est considéré comme meilleur ou plus efficace qu’un autre. Cela ne veut néanmoins pas dire qu’une bonne compréhension, par un entraîneur, de son style naturel ou de prédilection ne soit pas importante. Il est important, pour le développement de ses rapports avec les joueurs, qu’un entraîneur connaisse son style préféré (qui est, d’ordinaire, celui auquel il reviendra par défaut).

Ainsi, lorsque le style d’un entraîneur est assuré et autoritaire, et lorsque cet entraîneur encadre des athlètes très expérimentés, ceux-ci peuvent légitimement s’attendre à être écoutés, ainsi qu’à avoir la possibilité de débattre de situations tactiques. Si l’entraîneur est conscient du conflit potentiel en termes de style, il peut élaborer une stratégie adaptée pour le gérer.

Avec des athlètes expérimentés, un entraîneur autoritaire peut, par exemple :

  • indiquer qu’à certains moments (p. ex., les temps morts et les réunions d’avant-match), les décisions techniques ne donneront pas lieu à discussion, et qu’il incombera à l’entraîneur de déterminer si elles sont, ou non, correctes ;
  • solliciter la contribution des joueurs expérimentés à l’issue des matchs (dans le cadre du processus d’évaluation du match) ;
  • permettre la prise d’un certain nombre de décisions par les joueurs (p. ex., à moins que l’entraîneur ne lui communique des instructions spécifiques à cet égard, il appartient au meneur de déterminer la configuration d’attaque).

Un entraîneur réfléchissant à son style d’entraînement de prédilection peut demander l’avis de ceux qui le connaissent bien (famille, joueurs qu’il a entraîné ou collègues de travail). Il est préférable qu’il évite, à cet égard, de poser une question générale, du type : « à ton avis, quel est mon style en tant qu’entraîneur ? », mais qu’il leur demande plutôt :

  • Comment est-ce que je prends généralement mes décisions ?
  • Comment ai-je tendance à réagir lorsque quelqu’un est en désaccord avec moi ?
  • Comment je prépare mes d’activités (p. ex., une rencontre, des vacances) ?
  • Qui, de mes amis ou de moi, planifie généralement les activités ?

L’examen de ces facteurs permettra à un entraîneur de se faire une idée de son style individuel.