La rédaction de cette section a bénéficié de la contribution de :

Dr Louise Burke

directrice du service de nutrition sportive, Institut australien des sports (Australian Institute of Sport) ; responsable du département de nutrition sportive, Université catholique (Australian Catholic University)

Beccy Hall

APD, AccSD Institut australien des sports (Australian Institute of Sport), Association de nutrition du sport (Sports Nutrition Fellowship)

Les entraîneurs peuvent aider leurs joueurs à se préparer pour la compétition de haut niveau sur deux aspects supplémentaires :

(a)  Stratégies nutritionnelles ;
(b) Stratégies de récupération.

Pour être performant, les athlètes doivent s’alimenter de façon appropriée. Si on ne peut attendre des entraîneurs qu’ils soient des « experts » en nutrition, ils doivent toutefois être en mesure de prodiguer à leurs joueurs des conseils de base et, si nécessaire, de les aider en sollicitant des conseils auprès de spécialistes.

La « récupération » désigne tout simplement la capacité d’un athlète à remettre son corps en condition pour le prochain entraînement/match après un effort physique important.

Nutrition d’entraînement

Le rôle de l’alimentation quotidienne d’un athlète est de promouvoir une bonne santé et de préserver le plaisir associé aux plats appréciés et à l’aspect social du partage des repas, cela tout en prenant en compte les exigences particulières découlant de ses engagements sportifs.

Un entraînement régulier augmente les besoins de l’organisme en énergie et en éléments nutritifs variés, indispensables pour effectuer les exercices et progresser. Si l’on combine ces besoins avec les exigences supplémentaires liées à la croissance et au développement au cours de l’adolescence, on voit que l’alimentation peut être un défi pour le jeune joueur de basketball et sa famille.

Une bonne connaissance de l’alimentation doit aller de pair avec des compétences pratiques en matière de nutrition, ainsi qu’avec une organisation minutieuse, tout cela devant permettre au jeune athlète d’organiser ses repas et collations autour de ses engagements scolaires, sportifs et sociaux.

En mettant en place un certain nombre de stratégies de base, il est cependant possible de répondre à ces exigences et de mettre l’organisme en condition pour une performance optimale.

L’apport en glucides doit refléter les exigences quotidiennes en matière d’entraînement

Les glucides sont le « carburant » de prédilection pour les muscles soumis à des efforts de haute intensité. Ils sont également importants pour le cerveau. Ils sont obtenus à partir d’aliments à base de grains et de céréales, de fruits, de légumes féculents et de légumineuses.

Le basketball exige des périodes d’activité de forte intensité brèves mais répétées, avec une forte composante d’aptitudes techniques et de prise de décision. À ce titre, il est logique de prévoir un apport suffisant en glucides pour chaque entraînement. Un apport insuffisant en glucides peut nuire à la performance, les signes classiques incluant notamment une fatigue précoce, une diminution des aptitudes techniques et une diminution de la capacité de concentration.

L’apport quotidien en glucides doit aller de pair avec les exigences d’entraînement (en augmentant l’apport les jours d’entraînement intense, et en le diminuant durant les jours de repos). Un moyen facile d’atteindre cet objectif, qui permettra également de veiller à ce que l’absorption soit faite au moment où il est la plus nécessaire, consistera à incorporer des glucides supplémentaires dans des collations consommées avant et éventuellement après la séance d’entraînement, tout en renonçant à ces collations les jours de repos ou lorsque l’entraînement est facile ou davantage sur les aspects techniques.

Hydratation et alimentation pour l’entraînement

De bonnes habitudes en matière d’hydratation contribueront à une performance et une concentration soutenues durant les séances d’entraînement. On constate très souvent que les jeunes joueurs ont des difficultés à rester correctement hydratés pendant la journée, cela soit parce que leur soif n’influe pas suffisamment sur leur comportement, soit parce que leur emploi du temps très fourni ne leur permet pas un accès suffisant aux points d’eau et boissons.

Si la relation entre le niveau de déshydratation et l’altération de la performance sportive fait l’objet de débats, il est généralement recommandé de maintenir les pertes de fluide à moins de 2 % de la masse corporelle (p. ex. 1 kg pour un athlète de 50 kg, 1,5 kg pour un joueur de 75 kg). Certaines études menées sur le basketball ont montré que des déficits hydriques de cet ordre peuvent interférer avec les aptitudes techniques et l’endurance, et aggraver la perception de difficulté des exercices.

Il convient donc de développer de bonnes habitudes d’hydratation durant les séances d’entraînement. Chaque joueur doit s’assurer qu’il consomme des quantités suffisantes de fluides bien choisis durant la journée, de manière à arriver correctement hydraté à l’entraînement, puis boire de façon appropriée durant l’entraînement en lui-même. Un plan d’hydratation approprié permettra de compenser les pertes liées à la transpiration par un apport en fluides, en évitant à la fois les déficits hydriques excessifs et la surhydratation. L’entraîneur a ici un rôle important à jouer en facilitant et en encourageant ces pratiques (se reporter à la checklist).

L’eau est suffisante pour satisfaire les besoins de réhydratation durant les séances d’entraînement aisées ou techniques. Les boissons contenant des glucides (p. ex. boissons pour sportifs, boissons aromatisées de type Kool-Aid ou jus) pourront permettre aux joueurs à forts besoins énergétiques d’atteindre plus facilement leurs objectifs d’apport calorifique quotidien. Les boissons caloriques ou les collations consommées juste avant et pendant l’entraînement pourront favoriser l’endurance et la concentration durant les séances de travail prolongées et intenses. Elles devront alors être prises en compte dans les objectifs d’apport quotidien en glucides. (Se reporter à la checklist).

Récupération et adaptation à l’entraînement

La récupération après un entraînement intensif exige un apport en éléments nutritifs essentiels pour la réhydratation (eau et électrolytes), pour le réapprovisionnement en énergie (glucides), ainsi que pour la réparation et l’adaptation (protéines et vitamines/minéraux). Dans de nombreux cas, il sera judicieux de faciliter une récupération rapide par la consommation de ces éléments nutritifs peu après la séance (p. ex. fenêtre de 30 à 60 min). Cela pourra tout simplement consister à programmer le prochain repas après l’entraînement, ou encore à prévoir une collation appropriée.

Pour les athlètes adolescents qui doivent parcourir de longues distances pour se rendre à l’entraînement, il pourra être nécessaire de planifier à l’avance des collations ou repas pouvant être consommés durant les transports. Si tous les membres de l’équipe sont dans la même situation, un tableau de récupération pourra permettre à chacun de récupérer rapidement de manière à restaurer le niveau de performance avant la séance suivante.